L'image de la semaine : Australie, le jour du Soleil noir

 

C’est sans doute, avec les grandes comètes, le phénomène astronomique le plus spectaculaire pour le commun des mortels : une éclipse totale de Soleil.

Photographiée ici le 20 avril dernier, sur la plage de Pebble en Australie, par l’astrophotographe amateur tchèque Petr Horalek. Et celle-ci était loin d’être banale puisqu’elle était « hybride ». C’est-à-dire qu’elle débutait à la surface de la terre comme une éclipse annulaire, puis devenait totale pour finir… annulaire quand la partie de la surface terrestre éclipsée revenait dans le prolongement du cône d’ombre lunaire. L’explication donnée par l’Institut de mécanique céleste (IMCCE) est limpide : « Ces types d’éclipses sont également appelées « éclipses perlées ».

En effet, durant ces éclipses le diamètre apparent de la Lune est toujours très proche du diamètre apparent du Soleil, car l’intersection de la surface terrestre et du cône d’ombre reste toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre. Or, le profil du limbe lunaire n’est pas un cercle parfait, car il est constitué d’une succession de montagnes et de vallées. Chaque vallée laisse passer la lumière solaire et parsème le limbe lunaire de nombreux points brillants (appelés « grains de Baily ») donnant au limbe l’aspect d’un collier de perles. De plus, comme l’intersection du cône d’ombre et de la Terre se fait toujours au voisinage du sommet du cône d’ombre, les éclipses perlées sont caractérisées par une bande de centralité très étroite ».


Cette première éclipse de Soleil de l’année a débuté dans le sud de l’Océan indien pour se terminer au nord des îles Marshall. La bande de totalité n’a traversé que peu de terres immergées : un cap australien, l’est du Timor et la Papouasie occidentale. Il fallait donc voyager loin pour l’observer ou être très chanceux d’habiter là. Ce ne sera pas le cas des millions d’américains qui, le 14 octobre prochain, pourront suivre l’éclipse annulaire de Soleil qui traversera l’Amérique de l’Oregon au Texas. Quant aux habitants de San Antonio, ils bénéficieront d’une seconde nuit du Soleil le 8 avril 2024 – donc six mois plus tard – quand la grande éclipse totale balaiera de son ombre des territoires allant du Mexique au Canada.

Voyageurs avertis des grands rendez-vous célestes, n’hésitez pas : l’AFA organise des voyages d’observation de ces événements dont la seule certitude est qu’ils ne seront jamais remis à une date ultérieure.

Alain Cirou

Copyright :   Petr Horálek

 

 

 

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