Les Nuits de l’équinoxe 2025 : voyagez au cœur de l’Univers
L’équinoxe est connu pour marquer le retour du printemps, mais pour les astronomes c’est aussi le moment où le Soleil se trouve directement au-dessus de l’équateur ! Les hémisphères nord et sud sont donc éclairés de la même façon et les durées du jour et de la nuit sont égales. Le Soleil se lève alors exactement à l’est et se couche exactement à l’ouest.
L’équinoxe de printemps a aussi une importance culturelle et religieuse : chez les Mésopotamiens il marquait le début de l’année, et c’est toujours le cas dans le calendrier persan. Il sert aussi de base pour le calcul de la date de Pâques, tant pour les juifs que pour les chrétiens. Et c’est aussi un jour férié au Japon !
Et c’est pour corriger le calendrier julien, qui dérivait par rapport aux saisons et à la date de l’équinoxe, qu’a été introduit le calendrier grégorien que nous utilisons encore aujourd’hui.
L’équinoxe est une question d’équilibre et de renaissance : équilibre entre le jour et la nuit et le retour de la végétation et d’une météo plus clémente. C’est l’occasion idéale pour lever les yeux, partir à la découverte des merveilles de l’Univers et faire un tour de l’Univers en une nuit !
Un voyage extraordinaire à portée de regard, dès le coucher du soleil
L’Univers est vaste, peut-être infini, mais il n’est pas hors de notre portée. À l’aide de télescopes, de cartes du ciel ou simplement de vos yeux, vous pourrez voyager depuis votre balcon, votre jardin, un parc ou un champ.
L’aventure commence avec les planètes Mars et Jupiter, visibles dès la tombée de la nuit. Mars, notre voisine rouge, qui enflamme toujours les récits de science fiction, vous transporte à 150 millions de kilomètres. Puis, cap sur Jupiter, la majestueuse planète géante avec son atmosphère turbulente dont sa célèbre tache rouge. Là, nous sommes déjà à près de 750 millions de kilomètres de la Terre !
Dans le ciel du mois, ces planètes sont entourées par des étoiles très brillantes qui dessinent le « grand G » de l’hiver. Pour les atteindre, dépassons le Soleil et rencontrons ses voisines de palier : Sirius, à 9 années-lumière (al) ; Capella de la constellation du Cocher à 42 al. ou Bételgeuse à près de 500 al.
La métaphore peut surprendre, mais il faut savoir que les étoiles vivent souvent en groupe, dans des amas.
Rendons donc visite à un bel exemple, visible à l'œil nu, l’amas des Pléiades qui se situe dans la constellation du Taureau. Cet amas ouvert, situé à 444 al, a rythmé l’année et les mythes de multiples civilisations. « Au lever des filles d’Atlas, des Pléiades, on doit commencer la moisson ; à leur coucher, le labourage. » nous explique le poète grec Hésiode au VIIIe siècle avant notre ère. Un lien avec la saison chaude qu’on retrouve aussi dans la culture arabe. Chez les Maori, en Nouvelle-Zélande, l’apparition des Pléiades en juin marque le début de l’année.
Des nébuleuses aux galaxies : une plongée dans l’espace !
Continuons notre périple toujours plus loin et rejoignons maintenant une immense pouponnière d’étoiles : située à 1340 années-lumières, la Grande nébuleuse d’Orion se laisse facilement observer à l'œil nu, sous forme de tache floue dans le ciel. Ici, de jeunes étoiles (âgées de seulement quelques millions d'années) viennent de naître et illuminent le gaz qui les entourent et dans lequel elles se sont formées.
Bien qu’éloignée, la nébuleuse d’Orion est toujours dans notre galaxie, que l’on appelle la Voie Lactée, mais ce n’est pas le cas de toutes les « taches floues » que l’on peut observer, à l’œil nu, dans un ciel bien noir. En effet, il y a tout juste 100 ans Edwin Hubble révolutionnait notre vision de l'univers en démontrant que certains de ces objets, que l'on prenait pour des nébuleuses proches, étaient situés hors de la Voie Lactée et étaient en fait des galaxies !
Heureusement pour nous, un bon nombre d'entre elles sont à portée de télescope et ces « îles-univers » situées à des millions d’années-lumière nous révèlent l’immensité de l’Univers. L’une des plus belles galaxies spirales est probablement la Galaxie du Tourbillon, qui est tout à fait visible dans un télescope d’amateur.
Des trésors pour les astronomes amateurs
Pour celles et ceux qui veulent prolonger le voyage avec un télescope, le printemps est une période propice pour observer les objets du célèbre catalogue Messier. Cet astronome français du XVIIIe siècle s’était fait pour spécialité de trouver des comètes. En scrutant le ciel, il avait remarqué des taches nébuleuses qu’il avait entrepris de lister dans un catalogue qui porte son nom et fait aujourd’hui le bonheur des astronomes amateurs. Il contient un peu plus de cent objets du ciel profond (nébuleuses, amas d’étoiles, galaxies) qui sont faciles d’accès dans l'hémisphère nord.
Préservons la nuit et ses merveilles
Toutes ces beautés célestes peuvent être observées par tous, à la seule condition que le ciel nocturne soit préservé de la pollution lumineuse : des éclairages urbains omniprésents dans les grandes agglomérations aux satellites artificiels, comme Starlink.
En 2023, plus de 3900 satellites ont été placés sur orbite basse autour de notre planète, striant le ciel de traînées lumineuses intempestives, induisant en erreur le grand public et réduisant la qualité des observations astronomiques.
Pendant les Nuits de l’équinoxe, l’Association Française d’Astronomie sensibilisera le public à ces enjeux et au besoin urgent de préserver notre patrimoine céleste et l’alternance jour-nuit, indispensable à l’équilibre du vivant.