La voici ! Elle s’appelle la comète ZTF ou, pire encore, C 2022 E3 ZTF, et elle a été découverte au début de l’an dernier à l’Observatoire américain du Mont Palomar à l’aide d’un télescope automatique. Ce dernier a pour mission de balayer le ciel et à l’aide de ses détecteurs à grand champ de repérer des phénomènes transitoires comme… les comètes.
Le programme, baptisé Zwicky Transient Facility (dont le nom ZTF) rend hommage à un astronome américano-suisse, Fritz Zwicky disparu en 1974, qui mis en évidence, le premier, l’existence de la matière noire. Celle-ci représente aujourd’hui une masse six fois supérieure à celle de la matière visible et sa nature est toujours inconnue. Zwicky, qui terrorisait ses étudiants, fut considéré comme un franc-tireur, brillant mais aussi totalement insupportable. Il avait surnommé ses collègues de l’observatoire du Mont Wilson, les bâtards sphériques et, si on lui demandait pourquoi sphériques, il répondait: "parce qu’ils demeurent des bâtards quelque soit l’angle suivant lequel on les considère.
L’astre chevelu « frôle » le Soleil jeudi 12 janvier à 151,5 millions de km et devrait devenir visible à l’œil nu, dans la constellation d’Hercule, à partir de la mi-janvier. S’il est très difficile de prévoir la brillance d’une comète, les meilleurs spécialistes s’attendent cependant à un beau spectacle. L’astre vagabond, qui va filer en direction de l’étoile polaire quelle croisera fin janvier à moins de 10 degrés, passera au plus près de la Terre, à 42 millions de km, le 1 er février. Il faudra s’éloigner des villes et des lumières parasites pour apprécier le halo de son noyau et l’étendue de ses queues de gaz et de poussières.
Avec une paire de jumelles, le spectacle pourrait être saisissant. Mais néanmoins subtil. Les belles comètes sont rares et ne s’oublient pas. Nous savons aujourd’hui que ces petits corps célestes composés de glaces et de poussières datent de l’origine du Système solaire et proviennent de ses lointaines frontières. Quand elles se détachent de leur orbite, elles plongent vers la fournaise solaire dans laquelle elles peuvent s’abîmer ou sublimer les matériaux de leur surface en la frôlant. Gaz et poussières sont alors éjectées dans l’espace en forment des queues lumineuses qui peuvent s’étendre sur des centaines de millions de kilomètres. Nouvelle source d’étoiles filantes, la comète ZTF reviendra dans 50 000 ans. Raison de plus pour ne pas la rater.
Alain Cirou
https://apod.nasa.gov/apod/ap230109.html
Crédit : Apod Nasa
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